Le programme
Art martial complet et hautement sophistiqué, l’Aïkibudo recèle un éventail technique très vaste. La notion d’AIKI en est le ciment. Il s’agit d’utiliser l’énergie du partenaire ou de l’attaquant pour aboutir à une projection ou à une immobilisation. En parallèle, les techniques d’armes sont essentielles pour un vécu réel de la situation de combat : elles renforcent les notions de ma aï (perception de la distance), de Kime (détermination) ou encore de zanshin (concentration). Nous aborderons dans ce chapitre les points techniques essentiels du programme Aikibudo.
Les techniques manuelles
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Hojo Hundo
Ces éducatifs sont appris dès le début de la pratique. Ils rassemblent en eux l’essentiel des fondamentaux de l’AIKIBUDO (forme de corps, déséquilibre, canalisation, dégagements…). Leur intérêt réside dans le fait qu’il s’agit d’un mouvement continu, perpétuel, pouvant se réaliser indéfiniment.
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Te Hodoki
Ils permettent au débutant d’apprendre à se dégager de n’importe quel type de saisie, qu’elle soit avant (mae) ou arrière (ushiro). On utilise pour cela les points de faiblesse des saisies et les contraintes articulaires. Tout Te Hodoki doit se finir par un atemi suivi d’un contrôle du partenaire.
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Atemi
Les techniques de frappe sont fondamentales dans la pratique d’un art martial. Comment pouvoir réagir efficacement à une attaque si l’on ignore soit même ces techniques? Deux formes principales sont étudiées : les techniques de coup de poings (tsuki waza) et les techniques de coup de pieds (keri waza). Les premières sont étudiées au travers de plusieurs katas (tsuki uchi no kata, happoken kata) et les deuxièmes avec le keri go ho (kata des cinq coups de pieds).
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Nage waza
Les techniques de projection, ont une part fondamentale dans le travail technique. Les kihon nage sont les katas de référence des principales techniques de projection. Pour une application efficace et réaliste de ces techniques, les notions de tsukuri (placement de seme dans la position la plus appropriée pour effectuer la technique sans danger), de kuzushi (déséquilibre) et de kake (projection) sont déterminantes. Les nage waza peuvent résulter d’une simple action de déséquilibre ou d’une contrainte articulaire.
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Osae waza
A l’inverse des techniques précédentes, celles ci se finissent par un contrôle de seme au sol (kansetsu), suivie d’un atemi d’expression martiale. Les deux mains doivent être libres pour pouvoir réagir à d’autres attaques potentielles. Ces techniques sont en partie regroupées dans le Kihon osae waza (kata d’immobilisation).
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Sutemi waza
Spécificité de l’Aikibudo, à travers l’apport du Yoseikan Shinto Ryu, la pratique des sutemi suppose un vécu déjà important du pratiquant puisque son étude n’est abordée qu’à partir du 1er dan. Il s’agit de sacrifier son propre déséquilibre pour amener seme à la chute. Ces techniques, pour être réaliser sans danger, nécessite de nombreuses années de pratiques et une maîtrise parfaite de l’art de l’ukemi (chute).
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Techniques d’armes et techniques manuelles
L’Aikibudo intègre, par l’intermédiaire du katori shinto ryu guerrier et du katori shinto ryu traditionnel, la pratique intensive de techniques d’armes ancestrales. Le but de cette pratique, outre l’intérêt patrimonial, est de conserver un aspect authentique de la pratique martiale. A leur côtés, ont été crées des katas reliant pratique manuelle et pratique d’armes pour mettre en évidence les liens qui les unissent. Il s’agit du Shiho Giri-Shiho nage et surtout du Gen Ryu no kata (kata des origines) qui met en évidence, au travers de 6 techniques d’armes, leur corrélation avec 6 techniques manuelles.
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Wa no Seishin
L’éducatif du wa no seishin est l’idéal vers lequel doit tendre le Budo.Il s’effectue sans complaisance, de la manière la plus naturelle possible. Les deux partenaires participent ainsi à un mouvement d’ensemble, qui surpasse la simple technique. Pour être pleinement vécus et réalisés, ces mouvements nécessitent un engagement complet des partenaires qui doivent maîtriser les fondements techniques de l’Aikibudo. Il s’agit, à partir de diverses saisies (mae ou ushiro), de canaliser l’action du partenaire pour le conduire à la chute.
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Hikitate et shime waza
Ces techniques n’apparaissent qu’à un stade avancée de la pratique martiale. Pour les premières, il s’agit de techniques d’entraînement, destinées par l’intermédiaire d’une clé articulaire, d’entraîner seme sans qu’il ne puisse se dégager. Les secondes sont des techniques d’étranglement, portées principalement en réponse à des attaques directes (tsuki chudan, omote et ura yokomen uchi).